Film vidéo de pêche Bretagne: Pêche de langoustines en Pays bigouden Réalisation André Espern
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 Published On Jun 10, 2020

Film vidéo de pêche Bretagne. pour une visite en vidéos de la Bretagne: https://videos.fr/
Série "Les métiers de la mer" : https://espern.bzh/
Film vidéo de pêche Bretagne: Pêche de langoustines en Pays bigouden Réalisation André Espern

Pêcheur de langoustines (extrait du commentaire)
Le port de Lesconil dans le Pays Bigouden est, à juste titre, réputé pour la qualité de sa pêche de langoustine du jour. Ce n’est d’ailleurs pas sans raison que ce succulent crustacé se retrouve sur de nombreuses tables gastronomiques sous le nom de « Demoiselle de Lesconil », une appellation flatteuse à la taille de sa réputation.

Durant l’hiver le bateau appareille vers 5 heures du matin. Mais aujourd’hui, en ce début de mois d’août, il est à peine 3 heures quand l’Ynizan, l’homme de quart à la barre, quitte le port. Le reste de l’équipage a rejoint les couchettes et reprend le sommeil interrompu en cours de nuit.
L’Ynizan met alors le cap sur la « grande vasière », sa zone de pêche, un vaste plateau sous-marin situé au sud des îles Glénan, face à Penmarc’h, à 3 heures de route environ du port. Le rôle de l’homme de quart est fondamental, car de son attention et de sa connaissance du milieu dépend la sécurité de ses camarades. Nombreux sont, en effet, les bateaux qui, à cette heure-là, quittent Lesconil où les autres ports bigoudens pour gagner la Grande Vasière. Voilà deux générations en effet, depuis l’apparition des premiers chalutiers à moteurs, que les marins bigoudens fréquentent ce site riche en langoustine.

Michel Lucas, 42 ans, est le patron de l’Ynizan un chalutier bois de pêche côtière long de 13 m, construit par les Charpentiers Associés à Léchiagat, un chantier traditionnel très connu dans la région.

L’équipage se compose de Claude, le bosco – un terme de marine qui signifie « maître de manœuvre » -, de Henri, matelot et maître-coq, et de Bruno, le fils de Michel Lucas, qui, conformément à la tradition familiale, rejoint le bord à l’occasion des vacances scolaires.

L’Ynizan – baptisé du nom d’îlots rocheux situés devant le port de Lesconil – est propulsé par un moteur de 220 CV. Sa consommation quotidienne de gasoil est de 450 litres.

Comme la plupart des marins de sa génération, Michel Lucas a, dès ses 15 ans, été formé par son père sur le chalutier familial, Michel-Anne, prédécesseur de l’Ynizan.

L’Ynizan, qui est équipé de deux chaluts identiques à l’arrière, met en pêche vers 6 heures du matin. C’est le moment pour l’homme de quart de laisser sa place à la passerelle et de prendre un peu de repos.

Le « trait », l’action de pêche, commence au moment où les chaluts sont mis à l’eau. Il dure environ une heure et nécessite une attention permanente. Le poids des panneaux, l’assemblages de chaînes d’acier, de grosses manilles, rendent, en effet et surtout par gros temps, la manœuvre délicate.

Les responsables des treuils, placés à l’avant du bateau, n’ont aucun contact visuel avec leurs camarades. C’est pourtant de leurs réactions, de leur connaissance du métier, que dépend le déploiement correct, l’équilibre et la tension du train de pêche et, par là même, le volume des captures. Un chalut qui vrille, une jeu de funes trop ou trop peu tendu, et c’est toute l’opération qui est remise en cause.

Le chemin qui mène à la Grande Vasière coupe régulièrement celui des gros navires marchands montant ou descendant de la Manche. Les risques de collisions existent et demandent, de la part du patron, une surveillance constante de son cap et de sa route.

Regagnant la passerelle, Michel reprend le contact phonie permanent avec ses confrères. Grâce à la VHF en effet, abréviation de l’anglais Very High frequency, une radio qui émet et reçoit des ondes très courtes, les bateaux restent en contact permanent. Indispensable à la sécurité, la VHF possède un canal particulier, le 16, exclusivement utilisé en cas de S.O.S. Les autres canaux demeurent libres et servent aux échanges quotidiens entre pêcheurs.

C’est une véritable flottille qui travaille alors sur ces fonds de 80 à 130 mètres, essentiellement constitués de dépôts sablo-vasards et de graviers relativement meubles, et qui abritent également de nombreuses espèces de poissons côtiers comme le merluchon, le rouget, le bar, la limande, la lotte ou la sole.

Le « trait » achevé, les chaluts sont embarqués l’un après l’autre sur les enrouleurs. Leur conception sur ordinateur, leur fabrication assurée sur les bases de cahiers des charges précis, intègrent parfaitement toutes les caractéristiques destinées à en améliorer les performances et la manutention.

Bien que d’origine sablonneuse en effet, le fond est souvent encombré d’énormes blocs de rochers, de cailloux de plusieurs centaines de kilos, d’épaves diverses. Et il n’est pas rare que, de nos jours encore, des bateaux ramènent des débris d’avion de la dernière guerre, de vieux moteurs… et parfois des mines encore actives !

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