ابي العزيز Mon cher Père
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 Published On Jun 21, 2016

Mostaganem le 29 mai 2016
Un grand homme s’en va.
Adda Benyoucef Mohamed. La discrétion même. Un amoureux de l’Algérie et de la vie en silence. Né à Oran en 1929, tout jeune il déménagea avec ses parents à Zemmora, département de Mostaganem (et depuis Relizane).
Son enfance et sa jeunesse, marquée par l’oppression, l’asservissement et l’injustice, fit de lui un nationaliste et un patriote qui, âgé d’une quinzaine d’années à peine, encore imberbe, dirigeait plus anciens et plus âgés que lui dans le militantisme qui reprenait son souffle après la seconde guerre mondiale.

« Hamma », comme on l’appelait, dans son jeune âge a souvent été traité de Badissi …. car il était imprégné des idées du Cheikh Abdelhamid Ibn Badis et de ses compagnons qui en hommes dévoués et volontaires désiraient, avec les outils de l'éducation, le livre, la presse, revivifier l'orthodoxie des premières splendeurs de l'Islam tout en la conciliant avec les perspectives d'ouverture d'un modernisme modéré.

L’Algérie au cœur, sillonnée, ces temps-là par Ferhat Abbas, Messali Hadj et consorts trouvait en ses jeunes « indigènes musulmans » la pâte à façonner pour faire souffler un vent de liberté.
A Zemmora, où passaient souvent les pères du militantisme algérien pour assister les locaux tels Ali Boumendjel, Mohamed Larbi Demaghelatrous, Ladjadj Lazreg, Benadda Abdelkader et d’autres encore, l’heure était à l’éveil des masses.
Adda Benyoucef Mohamed, jusqu’à son dernier souffle, refusait d’étaler ses exploits. En de rares moments, il exaltait quelques faits d’armes dignes des plus grandes entreprises en matière de renseignement.
Le galant homme fut arrêté au moment où la bataille d’Alger faisait rage et où Zemmora connut l’extermination pure et simple de ses meilleurs enfants sous les balles coloniales assassines. Les exécutions extrajudiciaires étaient la règle.

Adda Benyoucef Mohamed essaima ses enfants au gré de ses postes qu’il occupa à travers l’Algérie. Cinq filles dont une en premières noces et six garçons. Ses secondes noces furent avec la Moudjahida Lalla Louisa qui partagea avec lui ses plus dures années de militantisme, de peur et d’angoisse, et puis de labeur pour une Algérie meilleure.

Un père aimant mais exigeant, a su transmettre à ses enfants les bonnes manières et la bienséance.

Grand-père de nombreux petits enfants en Algérie et en Europe, que tous appellent Djeddou et à qui il manquera énormément.

Sa carrière fut longue et bien remplie,
- Electricien bâtiment
- Mécanicien diesieliste ( après une formation à Alger- Hussein Dey)
- Fonctionnaire à la commune mixte de Zemmora
- Fonctionnaire à la DDS (Direction Départementale de la santé), Responsable à l’hôpital de Mostaganem
- Membre fondateur du croissant rouge algérien de Mostaganem
- Représentant HAMEL AFRIQUE (Siège à Mostaganem puis à Relizane)
- Responsable ONAMA (Office National du Matériel Agricole) à Oran ensuite Directeur de - Wilaya Sidi Bel Abbes, Tiaret puis Mostaganem
- Premier Président GEDIMMA (Groupement Entreprises de Distribution de Matériels et Maintenance Agricoles)



A tout cela Adda Benyoucef Mohamed répond :
« Je ne cherche ni éloges ni médailles ni remerciements. Je n’ai fait que mon devoir. » Des paroles sensibles, modestes et pleines de vertu. Et il ne cessait pas de les répéter pour nous incruster un art un mode de vie que seuls en savourent les fortes personnalités qui n’ont pour tout capital que leur dignité.
Adda, comme on l’appelait à Mostaganem, consacra la fin de sa vie à la lecture et à appeler les Mostaganémois à la prière à la mosquée Badr du centre-ville.
Personne ne savait à qui était cette douce voix qui, plusieurs fois par jour, des années durant, invitait les fidèles, passants et commerçants, à venir se prosterner, entre les mains de leur Créateur. Le Créateur qui le reconduisit vers son paradis, inshaAllah, ce jour, 29 mai 2016 pour rejoindre ses compagnons d’armes, des proches de renom et amis de ses ancêtres dont feux Bouamama, Chérif Boumaza et l'Emir Abdelkader.

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